Pendant de nombreuses années, la population et les autorités communales de Môtiers se sont efforcées, sans jamais y parvenir, d’acquérir la parcelle appelée „Clos Grand  Jaques“ (il n’y a pas de „c“ en l’espèce, c’est du vieux français) située au centre du vieux bourg pour en maintenir la fonction de zone verte. Une première tentative communale d’achat ayant échoué, une Fondation est crée, dans le but de sauver le Clos Grand Jaques. Une de ses initiatives a été de lancer un appel de dons aux quelques 3000 Communes de Suisse, l’idée étant, en cas de succès, de faire du clos „le Champ des Communes Suisses“. Un texte et une photo du site envoyée à l’Agence télégraphique Suisse est relayée par divers médias du pays.

C’est par ce biais que Gilbert André Girardier, habitant à l’autre extrémité de la Suisse, dans la vallée du Rhin à la frontière autrichienne, reconnaît la parcelle située pratiquement en face de la maison Girardier, dans la Grande Rue de Môtiers.

Trois années plus tard, il apprend qu’aucun résultat n’a été obtenu. Il décide alors d’acquérir lui-même cette parcelle pour en faire cadeau à la Commune ou à une institution d’utilité publique. Lors des premiers pourparlers en vue de la préparation de l’acte d’acquisition, le notaire pressenti, Maître Jean-Patrice Hofner, habitant de Môtiers et défenseur du projet de sauvegarde du Clos refuse tout d’abord son ministère, s’imaginant que l’intention de l’acquéreur était d’y faire une opération immobilière. En effet, opposant farouche à toute construction sur le Clos, il se voyait mal collaborer à un projet immobilier sur le site. Quelle ne fut pas sa surprise et son émerveillement d’apprendre les réelles intentions de l’acquéreur ! Pour assurer la pérennité de la volonté de Gilbert André Girardier de conserver ainsi le terrain inconstructible et sans limite de temps, ainsi que son accessibilité publique, il lui suggéra de créer une Fondation à qui appartiendrait la parcelle et qui veillerait au respect des intentions du fondateur.

La Fondation Gilbert André Girardier voit le jour le 23 décembre 1999. Un parc représentant les armoiries Girardier est aménagé sur le Clos Grand Jaques, agrémenté de bancs. La population du village en profite grandement et toutes les fêtes villageoises s’y déroulent au grand bonheur des sociétés locales.

Pour aller encore plus loin dans la protection du Parc, une servitude de non bâtir perpétuelle a été signée avec la section neuchâteloise de l’Association Patrimoine Suisse (Heimatschutz).